En ce dimanche 3 juillet 2011, à Rillé, 59 sœurs du Christ Rédempteur ont célébré leur Jubilé de vie religieuse (50, 60, 65, 70, 75 ans de suite du Christ) en présence de leurs familles, d’amis, et de nombreuses religieuses de la congrégation, venues de Hollande, d’Afrique et de divers coins de France.
Mgr Scherrer, évêque de Laval , présidait la célébration eucharistique. Voici de larges extraits de l’ homélie qu’il leur a adressée :
Mes sœurs,
En ce jour où nous sommes rassemblés pour célébrer le jubilé de profession religieuse d’un grand nombre d’entre vous, comment ne pas nous laisser entraîner dans le grand mouvement de louange et de jubilation porté par le prophète Zacharie dans la première lecture : « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient vers toi »…

Nous savons que le secret de nos fidélités ne réside pas en nous qui sommes de pauvres pécheurs et des serviteurs quelconques, mais uniquement en Dieu qui ne cesse de nous accompagner sur la route et qui seul est garant de nos fidélités. Le motif de notre joie en réalité vient de ce qu’à travers cet événement que nous célébrons, c’est le Roi-Jésus qui se porte une fois encore à notre rencontre, ce Christ Rédempteur qui vous a subjuguées un jour au seuil de votre vocation religieuse et qui vient personnellement vous redire aujourd’hui la certitude de sa présence d’amour.
L’évangile de ce jour nous donne de réentendre la belle séquence entendue avant-hier pour la solennité du Sacré-Cœur. « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange. Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits ». Ces quelques mots nous plongent dans la profondeur de la prière de Jésus, dans ce qui fait la texture quotidienne de sa vie de Fils du Père, dans la jubilation de son cœur d’enfant qui s’émerveille de tout recevoir du Père comme un cadeau permanent…
C’est précisément parce que Jésus vit, comme Fils, une intimité permanente avec le Père dans l’Esprit que sa personne et son humanité exercent sur les hommes une puissante et irrésistible attraction : Jésus, qui est plein de l’amour du Père, attire à lui tous les hommes, spécialement les plus fragiles et les plus vulnérables, ceux dont le fardeau est trop lourd à porter et qui implorent en quelque manière la grâce d’un soulagement. Lorsqu’on vit ainsi, comme Jésus, tourné vers le Père, c’est alors que l’on peut avec lui rejoindre tous les hommes. Il me paraît que c’est dans l’indéfectible unité de ces deux orientations que se vit à plein l’engagement de la consécration religieuse… On ne saurait en effet vouloir crier Dieu au monde entier sans avoir fait préalablement l’expérience de son intimité et de sa grâce.

Précisément, en encourageant chacune à revisiter la Parole de Dieu, en considérant que la méditation de la Sainte Ecriture était pour votre famille religieuse un exigence à la fois personnelle et communautaire, votre Chapitre de 2004 vous a fait reprendre le chemin de la source, et ce mouvement est des plus salutaires et des plus heureux. Votre témoignage en effet sera d’autant plus lumineux que vous laisserez le Christ prendre véritablement toute sa place en vous, que vous serez transparentes à sa lumière. Et c’est ainsi que vous deviendrez vraiment des prophètes, des prophètes de justice à la suite de Anne Boivent votre fondatrice, résolues à « privilégier les défavorisés de l’existence, ceux qui sont en quête de sens, et à accepter d’être près d’eux compagnons de route ou humbles guides », selon les orientations du Chapitre de 2010.
Chères sœurs jubilaires, qui peinez et ployez chaque jour un peu plus, peut-être, sous le fardeau des ans, le Seigneur Jésus, doux et humble de cœur, vous redit aujourd’hui la valeur inestimable de votre témoignage d’amour. En union à son offrande pascale, vos souffrances, vos prières, vos moindres actions vous rendent plus que jamais participantes de la mission d’évangélisation et de salut au cœur de l’Eglise. Avec vous, avec tous ceux qui aujourd’hui vous entourent de leur affection, en communion aussi avec vos sœurs de congrégation implantées en France et à l’étranger, chantons avec Notre-Dame de Rillé le cantique de l’amour victorieux de la mort, communions tous ensemble à l’exultation de son Magnificat. AMEN.

"Tournés vers l’avenir, nous marchons à ta lumière,
Fils du Dieu vivant.
Tournés vers l’avenir,
Comme un peuple qui espère le soleil levant !"
(Chant d’envoi)
Transmis par Sr Hélène R., SCR, Rennes