Maurice Zundel : Sainte Thérèse de Lisieux

Il y a au Caire une immense basilique de Sainte Thérèse. Elle est fréquentée régulièrement par des femmes musulmanes. Que viennent-elles y chercher ?…

Femmes musulmanes en prière au Caire

J’ai eu souvent l’occasion de remarquer au Caire comment l’influence de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus avait gagné les couches les plus humbles du monde musulman. Il y a au Caire une immense basilique de Sainte Thérèse élevée en grande partie avec les fonds musulmans. La permission n’a été donnée que parce qu’il s’agissait d’une basilique élevée en l’honneur de Sainte Thérèse. Et dans le quartier qui se vide de chrétiens, ce quartier de Choubra qui était autrefois au contraire un quartier chrétien par excellence, qu’est-ce qui remplit cette église ? Elle est fréquentée régulièrement par des femmes musulmanes qui ne savent pas lire, des femmes tout à fait pauvres, reconnaissables à leurs vêtements traditionnels et qui ne reflètent encore aucune trace d’émancipation.

Que vont-elles chercher dans une basilique chrétienne auprès de cette effigie de sainte Thérèse ? Elles ne le savent pas elles-mêmes ! Elles s’y trouvent bien.

Thérèse de Lisieux

Quel est donc ce lien entre une petite Française morte à 24 ans en 1897, et qui n’a rien fait que de se donner et de s’offrir et de s’effacer en la Personne du Seigneur, et ces femmes musulmanes d’aujourd’hui qui n’ont aucune connaissance du christianisme, et qui devraient par état lui être indifférentes, sinon hostiles ? Comment s’établit la communication ? Par quelle route secrète la présence de sainte Thérèse de l’Enfant Jésus s’impose-t-elle à ces femmes qui devraient même tout ignorer d’elle ?

C’est que, évidemment, la prière franchit toutes les frontières, traverse les murailles. A travers la Communion des saints où la Présence de Dieu circule pour toutes les âmes sans exception, il y a un réseau invisible qui relie ces pauvres femmes au monastère de Lisieux qui doit précisément sa lumière et son éclat à la sainteté de celle qui voulait être le Cœur de l’Église et qui se proposait d’être une présence universelle.

Maurice Zundel : Retraites 
Abbaye de la Rochette, septembre 1963.
Abbaye du Mont-des-Cats, décembre 1971

Transmis par Sr Hélène R., SCR.

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