Fraternité africaine à CHEVAIGNE (2)

A CHEVAIGNE, en Ille et Vilaine, le « ramassage » des objets collectés est réalisé grâce à beaucoup de personnes mettant à la disposition de « Fraternité africaine », toutes sortes de moyens de transport.

Au cours d’une rencontre, le 23 juillet 2014, entre des habitants de Chevaigné et des Religieuses de Rillé-Fougères, les plus anciens de l’Association « Fraternité Africaine à Chevaigné » racontent l’“histoire” qui se vit dans cette commune proche de Rennes depuis 40 ans et même plus.

La collecte réalisée dès le début est abondante. Pour entreposer, Mr et Mme GIEUX, anciens bouchers, mettent d’abord à la disposition de l’Association leur cour intérieure avec ses hangars. L’étroitesse du portail d’entrée pousse bientôt l’Association à occuper le parking de l’église. Plus tard ce sera la salle des Tilleuls, lieu qui donne satisfaction pour les 3 rendez-vous annuels. L’idée viendra un jour de faire venir des bennes…

Tout CHEVAIGNE est sollicité, et même on déborde vers les communes limitrophes. Certains se font conducteurs de véhicules pour le transport proche ou lointain de papiers, stockés chez de dévoués particuliers, d’autres prêtent leur tracteur. Madame le Maire met à la disposition un véhicule communal. La commune attribue une subvention annuelle. Les agriculteurs remplissent leurs remorques. Tout est expédié chez l’entreprise DELAIRE à Rennes. A l’école Sainte Thérèse, c’est le bol de riz annuel. Au syndicat des eaux de Saint Aubin d’Aubigné, c’est la subvention dans le cadre de la loi OUDIN 1000. C’est l’aide du syndicat intercommunal de Rennes Nord (SIARN). A l’église, c’est la quête. Des familles apportent elles-mêmes leurs dons. On organise des ventes d’artisanat burkinabé. Le produit des ventes est intégralement versé à la petite communauté de Salembaoré. En 1974, 785 euros furent récoltés ; en 2013, 14 244 € !

Cet argent a permis de financer l’aménagement de pompes à eau, la construction de puits, d’un barrage, le barrage du « Père BALLUET », des forages, et à doter de charrues à ânes et à bœufs la population indigène (pour remplacer le travail de la terre avec la « daba » !) ; à financer aussi des sarcleurs, des latrines, une salle polyvalente, des célibatoriums (logements pour lycéens), l’envoi de médicaments aux malades nécessiteux. L’envoi d’argent pour les charrues a donné une impulsion énorme dans les villages, malgré… la première attitude de rejet par les agriculteurs burkinabè qui acceptaient difficilement tout ce qui est « changement ». Ils traitaient alors les « Blancs » de « fainéants »… Il faut du temps pour changer de mentalité ! Aujourd’hui, tous les villages ont un puits. Mais à partir de février-mars, ils sont à sec. D’où la nécessité des forages où les personnes viennent remplir leurs récipients quand les puits sont taris.

Sr Anne M., SCR, Fougères

A suivre…

Voir :
Episode 1
Episode 3 : les « charrues »

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