
C’est en 1940 que Sœur Marguerite entre au noviciat, après l’obtention du brevet élémentaire, sûre de ne plus étudier puisqu’elle pouvait faire la classe ; elle l’avoue avec simplicité, elle n’aimait pas l’étude. Elle ajoute : « Le Seigneur à qui je me suis donnée en a décidé autrement ; on m’a demandé 10 années d’étude ! D’abord le baccalauréat, puis le monitorat et le professorat pour l’enseignement ménager agricole, ce qui m’a arraché quelques larmes. Et j’obtiens aussi le CAP de couture, moi qui n’avais aucun don pour cette activité. Avec tant d’années d’études et de diplômes, j’étais prête pour une longue carrière.
Je n’ai exercé que 7 ans !
En Juillet 1959, la Congrégation me confie des tâches auxquelles je n’étais pas préparée. Je deviens inspectrice des établissements d’enseignement ménager agricole et aide inspectrice des écoles primaires. Et je parcours l’Ille et vilaine, tantôt dans un établissement, tantôt dans l’autre. Heureusement, ma facilité d’adaptation m’a beaucoup aidée ».
Sr Bernadette : En 1963, la Congrégation vous confie une nouvelle mission, la plus importante sans doute de toute votre vie religieuse, même si elle ne fut pas la plus longue, celle de “maîtresse des novices”. Je suis parmi vos premières postulantes. Pour cette mission si difficile et délicate, je voudrais vous remercier : c’est vous qui nous avez initiées à la suite du Christ dans la Congrégation des “Sœurs Adoratrices de la Justice de Dieu”, charisme que le concile Vatican II nous a aidées à mieux comprendre en nous permettant d’adopter le nom de “Sœurs du Christ Rédempteur”. Votre tâche ne fut pas facile, déjà pointait Mai 68 avec toutes ses contestations génératrices de profondes mutations.

Après cette courte période, la maison mère vous attendait pour accompagner les sœurs aînées qui arrivaient à la retraite. La vie y était encore intense, car cette maison reste “notre maison” et nous y faisons volontiers quelques séjours.
Quand vous jetez un coup d’œil en arrière, vous parlez de vous et vous vous confiez : « Sur ce long chemin, je peux dire que j’ai toujours été heureuse et je le suis encore. Je ne peux que rendre grâce au Seigneur. Unissez-vous à mon action de grâces et, avec moi, demandez au Seigneur qu’il bénisse notre Congrégation qui m’a donné tant de joies et tant de bonheur ».