Après 3 jours passés à l’Abbaye de Ligugé, près de Poitiers, j’attends le train qui doit m’emmener à Poitiers et ensuite je prendrai la correspondance pour Tours. Il est 15H15 : pas de train en vue et un écran à la gare annonce des perturbations sur le trafic…
Une voiture passe près de la gare, en direction de Poitiers. La conductrice - une jeune fille - s’arrête. Je lui dis mon ennui.
- Je peux vous emmener à la gare de Poitiers, je vais précisément là bas, je travaille dans le périscolaire, juste un tout petit crochet à faire.
- C’est très aimable à vous, je vous remercie de tout cœur.
- Je vais prévenir l’école que j’aurai un petit retard, mais c’est pour une bonne action, ils comprendront.
- Vous êtes croyante peut-être…
- Non, mais ma grand-mère était très croyante. Figurez-vous qu’elle est morte le jour de l’Ascension. On disait dans la famille : Mamy a pris l’ascenseur direct pour le ciel. Mon grand-père est mort quelques années après, également le jour de l’Ascension.
- Coup double ! Quelle famille ! Curieuse coïncidence…

Je m’intéresse à son travail :
- Je m’occupe des enfants après la classe. Je joue avec eux, on rigole bien parfois.
On est proche de la gare.
- Ce soir, lui dis-je, quand vous penserez à votre grand-mère, vous pourrez la remercier pour les belles valeurs humaines qu’elle vous a transmises. Vous savez, je crois à une vie après la mort et je pense que les liens d’affection ne s’effacent pas dans l’au-delà. Et moi, je vais faire une prière pour vous, Camille, pour votre avenir, pour que ça aille bien pour vous.
- Et pour ma santé, ajoute-t-elle
- D’accord, pour votre santé aussi.
Avant de nous quitter, elle me dit :
- Je ne vais pas oublier cette rencontre.
- Et moi donc ! Vous êtes une belle personne, Camille. Prenez bien soin de vous. Et encore merci.