La route vers la canonisation du Père Charles de Foucauld a été longue pour diverses raisons, mais elle arrive à son heure dans un monde en quête de fraternité universelle, de repères spirituels. La célébration se déroulera le 15 mai prochain à St Pierre de Rome.
Elle n’a pas pour but de mettre le père de Foucauld sur un piédestal : sa gloire c’est d’être petit. Il suffit de regarder la simple masure de terre et de branchages qui a été “son ermitage” pendant les 11 dernières années de sa vie. Avec ses 8 mètres de long et 2 m 50 de large, elle s’est appelée « La Frégate » ; elle comprenait l’habitation et la chapelle avec son autel et le tabernacle.

La canonisation est d’abord une reconnaissance, puis une mise en lumière : « Si du cœur du Sahara, il y a eu de telles décharges de grâce, de telles ondes de charité qui ont été mises en branle que nous les percevons encore bouger autour de nous, c’est qu’un être humain avait accepté d’être tout entier possédé par le Christ de son tabernacle ». Ces mots sont de Madeleine Delbrêl. Elle l’appelait : “le saint du désert”.

Cette belle icône exprime combien Charles de Foucauld s’est senti « petit frère de Jésus ». Jésus tient Charles par l’épaule en simple amitié. Celui-ci pointe le doigt vers Jésus, vers le livre de sa parole. Jésus est habillé de rouge, couleur de l’Amour et de la vie donnée jusqu’à la Croix qui est figurée dans l’auréole. La couleur or est signe de sa divinité.
Charles de Jésus mettait partout sur ses lettres et, longtemps sur ses vêtements, un cœur surmonté d’une croix avec les initiales : J.C. JESUS CARITAS, Jésus Amour. A la suite de Jésus, « il a fait de la religion un amour » a dit de lui l’abbé Huvelin qui avait reçu sa conversion en octobre 1886.

Charles de Foucauld s’est voulu tout petit, fraternel comme Jésus à Nazareth ; à la dernière place comme Jésus sur la Croix. Mais il y a des tout petits qui ouvrent de grandes voies nouvelles. La postérité du nouveau saint comporte de nombreuses ramifications. Son témoignage inspire, on peut dire, toute l’Église. « Il a allumé un feu sur la terre ».
Dans l’encyclique « Tous frères », le pape François le rapproche de François d’Assise. Il y a un très beau paragraphe final concernant frère Charles : « C’est seulement en s’identifiant avec les derniers qu’il est parvenu à devenir le frère de tous. Que Dieu inspire ce rêve à chacun d’entre nous » Pape François.
P. Paul Roussel, aumônier à la maison-mère de Rillé-Fougères