“Heureux les humbles, ils possèderont la terre” ! C’était ce refrain qui me revenait, sans cesse, lors de la célébration des obsèques de Paulette, ce vendredi 4 novembre 2016.
Sa vie me semble bien illustrer ce refrain. En effet, Paulette a été placée, dès les premiers mois de sa vie, dans une famille d’accueil qui s’en est bien occupée ; mais à treize ans, en 1934, il a fallu aller travailler. C’est en 1937 qu’elle est arrivée dans une famille d’agriculteurs de Liffré (35), chez les grands-parents de Marie.

Là, elle s’occupait des enfants : “Il est impressionnant de voir les enfants avec Paulette… Est-ce la tunique blanche qu’elle arbore sur le haut de sa tête ? Ou les ’a-reu’ - ’a-reu’ qui créent le dialogue ? Toujours est-il que les enfants demandent Paulette”, lui rappelait-on quand la famille a fêté les 80 ans.
Elle aidait beaucoup aux travaux de la ferme. Très effacée, elle s’éclipsait quand quelqu’un venait voir la famille. Elle est toujours restée dans la même famille et a vu cinq générations se succéder. Les enfants de la quatrième génération lui rendaient ce témoignage, le jour de ses obsèques : « Tu aimais être au grand air, tu aimais la vie de la ferme, les animaux et être dans les champs… La rudesse du travail ne te faisait pas peur. Parfois quand la nuit tombait et que l’hiver était là, nous te demandions de rentrer et de te mettre au chaud. Mais non, il y avait toujours quelque chose de très important à terminer à l’extérieur.
Tu aimais être en notre compagnie… Tu prenais part à tous les rassemblements de famille, de voisinage. Bref, tu faisais partie de notre famille.
Tu aimais l’Eglise. Chaque dimanche matin, tu te rendais aux offices. Tu as, d’ailleurs, pendant de nombreuses années, participé au Pèlerinage du Rosaire à Lourdes. A ton retour, tu nous ramenais toujours un petit quelque chose qui nous faisait plaisir. Tu resteras pour nous une personne discrète, souriante, patiente et attachante. Nous garderons de toi un très bon souvenir ».
Paulette a pris sa retraite dans le village qu’elle n’a pas quitté, logée dans une maison appartenant à la famille. Et là, elle avait plaisir à recevoir. A 88 ans, son état de santé l’a obligée à aller en Maison de Retraite ; elle y recevait régulièrement les visites des membres de la famille chez laquelle elle a passé pratiquement toute sa vie, famille qui l‘a accompagnée jusqu’au bout puisqu’elle repose dans le tombeau familial !

Heureux les humbles, ils possèderont la terre !
Sr Gabrielle Helleux, SCR