Une imprimerie à la Maison-mère de Rillé :

Le 15 septembre 1948, Sœur Marie-Gabrielle du Sacré-Cœur (Yvonne David) fonde l’imprimerie à Rillé, située au rez-de-chaussée de l’actuel EHPAD. L’imprimerie servait à la Congrégation pour imprimer ses supports de communication (actes de Chapitre, Règle de vie, circulaires, courriers missionnaires, faire-parts, images de vœux, cartes de visite).

Sœur Marie-Gabrielle a travaillé à l’imprimerie durant trente ans, jusqu’en 1978. Avant cela, elle s’était vouée à l’enseignement et la création d’ateliers de reliure au sein de plusieurs écoles. Pour l’accompagner dans son travail, elle a formé d’autres sœurs au métier d’imprimeur, parmi elles Sœur Maria-Joseph (Marie-Louise Roussel), qui travaille à l’imprimerie durant dix ans, de 1969 à 1979.
La transmission d’un savoir-faire :
Les sœurs formaient au métier d’imprimeur des apprentis-élèves venus de l’Institut des sourds et muets. Cette formation permettait à plusieurs d’entre eux de trouver de l’emploi dans des maisons de presse, comme Ouest-France. Les sœurs accueillaient aussi des élèves des écoles primaires, pour leur montrer les outils, les machines et leur travail. En voici un aperçu :

Tout d’abord, les sœurs sélectionnaient les caractères d’impression dans des tiroirs nommés casses. Elles créaient le texte à l’envers en positionnant toutes les lettres d’une seule ligne sur un composteur.

Une fois la ligne faite, elle était mise sur une galée. Lorsque la galée était remplie, la composition était relue par les sœurs. Une erreur pouvait être rectifiée à l’aide d’une pince. Ensuite, une épreuve était réalisée, les sœurs mettaient de l’encre sur la galée à l’aide d’un rouleau, puis elles posaient une feuille de papier.

La première impression validée, les sœurs utilisaient une machine à imprimer. La galée était positionnée dans cette machine. Celle-ci appliquait mécaniquement l’encre, puis une feuille de papier sur la galée. De cette façon, une même composition s’imprimait en plusieurs exemplaires.

Si nécessaire, une reliure était créée, les feuilles imprimées étaient grecquées à l’aide d’une scie, puis cousues à l’aide d’un cousoir, et enfin la couverture était collée. Cette activité des sœurs à l’imprimerie était peu commune, mais elle accompagnait une volonté et une mission éducatives au sein de la Congrégation.
Un savoir-faire devenu patrimoine :
L’imprimerie est fermée en 1996. Sœur Marie-Rose (Hélène Tual) est la dernière sœur à travailler à l’imprimerie de 1982 à 1996. L’imprimerie n’a plus lieu d’être, car ce travail - qui nécessite une rigueur et une attention particulière - est supplanté par de nouvelles machines possédant des mécaniques plus automatiques, et qui sont aujourd’hui définitivement remplacées par des imprimantes numériques. Ce métier et son savoir-faire ne sont plus pratiqués, mais ils sont conservés dans l’histoire et le patrimoine de la Congrégation. Actuellement, la mémoire de Sœur Maria-Joseph et de Sœur Marie-Rose témoignent toujours de l’activité de l’imprimerie à Rillé.
