Le P. Sionneau, Passionniste, émerveillé par la figure d’Anne BOIVENT, nous renouvelle dans le désir de vivre la « compassion » aujourd’hui.
Peut-on parler de la « compassion » sans en vivre ?
Juste avant de commencer la journée de récollection à Rillé le 27 février – elle avait pour thème : la compassion chez Anne BOIVENT, notre Fondatrice - il m’a été donné de « voir » la compassion en actes.
Dans un petit coin de couloir, le Père Sionneau, qui se préparait à donner un enseignement aux Sœurs rassemblées dans la salle de conférence, rencontre deux autres Sœurs, l’une accompagnant la deuxième souffrant de la maladie d’Alzheimer. Celle-ci, Sœur A., aborde le Père. Son plaisir est de rencontrer les personnes étrangères de passage à Rillé pour se présenter, leur dire son lieu d’origine, demander celui de son interlocuteur, converser un peu.

Souvent, l’interlocuteur un peu pris en otage comprend la situation, et essaie plus ou moins adroitement de l’interrompre. Mais ce matin, ce n’est pas le cas. Le Père entre dans le jeu, s’intéresse, donne à la Sœur les détails qu’elle sollicite, entretient la conversation. La joie illumine leurs deux visages. La deuxième Sœur qui accompagne Sœur A. écoute, regarde, sachant d’ailleurs fort bien le « déroulé » de tels entretiens. Pas d’impatience. Pas de geste un peu fort pour l’interrompre… De la courtoisie de part et d’autre. On se quitte ensuite tout simplement, chacun allant son chemin.
Le Père peut parler à son auditoire. Ce qu’il dit, c’est aussi son agir. C’est tout simple…
Anne BOIVENT aurait reconnu la vérité de celui qui veut aider ses propres « Filles » à vivre la compassion. L’un et l’autre pourraient conclure :
« Quand j’ai fait une bonne œuvre, quand j’ai réussi dans une affaire, reçu du bon Dieu une faveur extraordinaire, dès que tout est passé je n’y pense plus » (Vie de Anne Boivent).
Anne M., SCR, Fougères