La famille Rouge-Gorge

Quelle merveille ! L’homme va sur Mars, la science progresse, mais rien ne peut défier les lois de la nature !

Un jour de printemps, l’une des sœurs de la communauté, Hélène, arrive à la salle à manger en annonçant : « Il va y avoir du nouveau chez nous ».

  • « Du nouveau ? Du nouveau ? ». Et chacune de se creuser les méninges :
  • « Une sœur en plus dans la communauté ? Une visite importante ?… »
  • « Non, vous n’y êtes pas… C’est une naissance ! » Nous voilà de plus en plus perplexes… Du neuf ? Une naissance ??? Assez vite, heureusement, s’arrête le suspense. Car Hélène raconte :
L'entrée de notre cabanon de jardin

« Le jardinier m’a dit : “Il y a ici un nid dans le cabanon du jardin”. J’ai regardé partout et je n’ai rien vu ! “Mais si, juste derrière la porte”. En effet, sur deux balais jumeaux posés la tête en haut et coincés entre la porte et le placard, je commence à distinguer une petite tête qui émerge, à demi-cachée. Discrètement, pour ne pas déranger, je scrute davantage l’endroit indiqué. Et je finis par mieux repérer - sur un frêle tas de mousse et de feuilles séchées - un petit oiseau qui ne bronche pas ».

Aussitôt, la plus curieuse d’entre nous ne peut se retenir de courir au cabanon pour se rendre compte de visu de la nouvelle racontée. Elle est suivie peu après par les autres, chacune à son tour… Tantôt c’est seulement une petite queue sombre qui est visible, tantôt ce sont deux petits yeux noirs qui ont l’air de vous fixer… La consigne a pourtant été acceptée par toutes - dès le début - d’éviter une curiosité qui pourrait obliger l’oiseau à abandonner son nid. Consigne qui été souvent vite oubliée !

Une question cruciale s’est vite posée : Fallait-il laisser la porte ouverte pour permettre les allées et venues nécessaires de la maman ? Ou fallait-il plutôt la fermer pour empêcher les chats de venir faire du dégât ? Nous avons d’abord opté le plus souvent pour cette 2e solution, jusqu’au moment où nous nous sommes aperçues que l’oiseau entrait et sortait librement par un passage “secret”, entre la toiture et la charpente !

Le nid et son trésor !

Un jour qu’il venait de sortir pour aller se nourrir, je me suis précipitée curieusement pour observer le nid douillet de plus près. Il y avait là quatre petits œufs tachetés… Jour après jour, le feuilleton a alimenté notre conversation communautaire, chacune épiant les allées et venues de la maman rouge-gorge (nous savions maintenant à son aspect que c’était une rouge-gorge !). Au bout de deux semaines, ébahie, j’observe que le nid est maintenant occupé par 4 petites boules de chair nue, corps d’abord sans plumes et aux yeux fermés… qui se réchauffent, blottis les uns contre les autres. Quelle merveille ! L’homme va sur Mars, la science progresse, mais rien ne peut défier les lois de la nature ! A présent, pendant une semaine, c’est le ballet incessant du papa vers la maman et les oisillons en attente de leur becquée.

Et voilà que le jour J est arrivé. « Ça y est, les petits se sont envolés ! » annonce Hélène. « Entrée dans le cabanon, j’ai entendu piailler : un des oisillons était là par terre qui n’arrivait pas à sortir et appelait à l’aide. J’ai eu envie de le prendre et de le mettre à l’extérieur en situation de s’envoler. Mais c’était mieux de ne pas y toucher, sûre que la mère viendrait au secours de son rejeton. Et c’est sans doute ce qui est arrivé, car l’oisillon n’est plus là »…

Belle histoire qui nous remet en mémoire les Paroles de Jésus : « Regardez les oiseaux du ciel, ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n’amassent rien dans des greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? » (Matthieu 6, 26)

Un rouge-gorge heureux, qui chante la Gloire de Dieu !…

Sœur M. Françoise C., SCR

Dans le nid, les oisillons d'abord sans plumes Le nid de la famille Rouge-Gorge Les balais qui ont supporté le nid
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