Que ce soit par carte, par mail, par SMS ou par téléphone… c’est toujours un bonheur de partager et de recevoir un petit mot pour Noël. Je ne veux surtout pas oublier Carine, ni Gaby.

• « Allo Carine. Comment allez-vous ? vous avez passé un bon Noël ? »
• « J’ai passé Noël avec ma chatte “Mikado” », me dit-elle Est-ce une boutade ou une interpellation ? Je me suis sentie pas trop à l’aise.
• « Je crois me rappeler que vous passiez Noël depuis plusieurs années avec une amie ».
• « Elle est décédée du mois d’octobre » me réplique-t-elle… Après avoir échangé sur le décès de son amie, Carine me dit « Merci pour ce coup de fil qui est arrivé pile au bon moment ». Elle ajoute « Votre visite sera sans doute pour bientôt ? ».

• « Allo Gaby. En ces merveilleux moments de fête, votre réveillon de Noël a dû être joyeux et lumineux avec vos enfants ? »
• « Comme vous le savez, j’ai mon petit chat adoré “Tigry” : nous avons passé notre premier Noël tous les deux. Le père Noël a passé chez moi et a déposé des petites friandises sous le sapin. ‘’Tigry’’ a eu aussi son repas de fête ! Vous viendrez me voir ? »

Évidemment, un jour “J” de rencontre fut fixé pour chacune.

1^re rencontre. La porte est entrouverte …

• « Bonjour Carine, ça va ?
• « Je me réveille de mauvaise humeur chaque jour. J’aime mon lit… Et je vais tout vous dire : je suis réveillée tous les jours trop tôt ! »
• « C’est votre petit ‘’Mikado’’ qui vous réveille ? »
• « Non, ce sont les aides- soignantes »… C’est vrai, Carine m’a souvent dit : j’ai un cerveau qui met plus de temps que d’autres à s’activer le matin. Alors que faire ? Je ne reconnais plus Carine… J’aperçois “Mikado” :
• « Il a l’air de respirer le bonheur et la santé ! » Cette interpellation change la couleur de la conversation.
• « Pour ça, j’ai de la chance : des petits riens lui permettent d’être heureux. Il est très attiré par l’extérieur. Je laisse la porte entrouverte. Il sort à sa guise ». Après des échanges simples sur la vie de tous les jours, Carine me remercie de l’avoir écoutée avec beaucoup d’intérêt. Grande joie des retrouvailles !

2^e rencontre. Dring, dring :

• « Bonjour Gaby ! »
• « Oh, c’est Hélène ! » “Tigry” montre le bout de son nez, se met à courir dans tous les sens, à sautiller comme un petit fou. A ma grande surprise, il est bien dodu. Il n’a sans doute pas beaucoup jeûné ces dernières semaines !

Les nouvelles de famille et la naissance d’un petit-fils alimentent la conversation… Nous nous laissons bercer par le doux ronronnement de “Tigry”. De temps en temps, il vient vers nous… Il balance sa longue queue pour exprimer son amour et son affection. Mignon-dodu comme il est, c’est un chercheur de câlins et de caresses. Il se laisse câliner sans sortir ses griffes. Sur le point de nous quitter, “Tigry” revient vers nous, la queue en forme de point d’interrogation. Que veut-il nous dire ? Une demande particulière à satisfaire ? Non, il exige un dernier câlin.

Finalement, ces minous Tigry et Mikado ont beaucoup d’importance… Ils sont vraiment quelqu’un, tous les jours, pour ces personnes seules. Pour rien au monde, elles ne voudraient qu’ils soient ailleurs que dans leur petit chez soi. Ils suivent le rythme de la vie de leur maîtresse et se sentent en sécurité.

J’imagine les conversations quotidiennes de Carine et de Gaby : _{Minou, minou, viens mon petit chaton ! Tu n’es pas seulement une jolie boule de poils. Tu m’apportes beaucoup de bien-être. Ta présence est utile et rassurante. Tu es un véritable compagnon de vie. Tu es toujours là quand je rentre chez moi. Tu es un amour sur pattes !…}

Ma conviction : tous ces animaux de compagnie qui donnent de la tendresse sont des êtres vivants importants voulus par le Créateur. A l’exemple de Saint François d’Assise qui parlait aux oiseaux et au loup, avec Gaby et Carine, pourquoi ne pas remercier Dieu pour nos « frères et sœurs » les animaux ?

Sœur Hélène H., SCR, St Brice en Coglès