Sœur Marie-Louise, une deuxième maman !

Jean-Claude, accueilli par sœur Marie-Louise BEAUCÉ, à l’âge de trois ans, nous rappelle combien sa présence a été importante aux moments clés de son existence de sourd !

Jean-Claude, accueilli par sœur Marie-Louise BEAUCÉ, à l’âge de trois ans, nous rappelle combien sa présence a été importante aux moments clés de son existence de sourd !

Je m’appelle Jean-Claude PENELON. Je suis devenu sourd à l’âge de deux ans et demi, suite aux otites répétitives avec parasynthèses. A l’âge de trois ans et demi, Sœur Marie-Louise m’a accueilli à RENNES. Elle a assuré la transition du séjour à l’école des Sourds de Rillé à FOUGERES.

L’intitution des Sourds à Fougères

Mes parents séjournaient dans les pays africains en raison de la situation militaire de mon père. Pendant plusieurs années, je voyais très peu mes parents ; Sœur Marie-Louise m’a donné le confort et le soutien affectif. Je la considérais comme une deuxième Maman.

Vers l’âge de 6-8 ans, durant la période scolaire, deux jeudis par mois, Sœur Marie-Louise m’emmenait a RENNES pour procéder aux expériences auditives auprès du service du professeur BOURGUET et du Docteur MAZÉAS.

Le Professeur Bourguet
Le Dr Mazéas

Les expériences s’avéraient positives et j’avais eu l’immense joie de mieux entendre du côté de l’oreille gauche. J’étais heureux de cette nouvelle audition, tantôt avec les casques et tantôt avec l’appareil (petit boitier avec fil).

Le service patronné par le Professeur BOURGUET et le Docteur MAZEAS généra la création du nouveau métier d’“audioprothésiste”.

Ensuite, j’évoluais dans les classes supérieures jusqu’à l’obtention du Certificat d’Études Primaires. J’ai quitté la nouvelle école de FOUGERES à l’âge de 15 ans, pour rejoindre l’école de Sourds d’ORLEANS. J’y ai obtenu le CAP de Dessin industriel. J’ai ensuite poursuivi mes études secondaires tantôt à Madagascar, tantôt à MAZAMET, avec réussite au Baccalauréat Technique. J’ai continué mes études à l’IUT de TOULOUSE.

Depuis l’âge de 17 ans, lorsque j’ai quitté le monde des Sourds, ça me manque et à plusieurs reprises, j’ai éprouvé une nostalgie relationnelle avec les Sourds. Vers l’âge de 27-28 ans, avec courage, j’essayai de rétablir des relations avec les religieuses de l’Institution de FOUGERES. D’une façon inopinée, j’entendis avec joie les voix de Sœur Madeleine-Marie et de Sœur Marie-Louise. Je me sentais ému, soulagé. Je les ai rencontrées à PARIS lors de la réunion des associations des Sourds de France. J’entretenais des relations téléphoniques régulièrement avec Sœur Marie-Louise.

L’église St Sulpice de Fougères

Au mois de juin 1979, j’assistais aux obsèques de Sœur Madeleine-Marie. Ce jour-là, j’ai rencontré l’âme sœur (Viviane Gaillard). Un an plus tard, je me suis marié en l’église de Saint Sulpice de FOUGERES. Sœur Marie-Louise était l’invité d’honneur auprès de l’oncle de Viviane (Père Marcel Royer), deux membres ecclésiastiques. Nos deux enfants (Jean-Francois et Marc) sont nés à DOUAI et ont été baptisés à |’église de Saint Sulpice de FOUGERES par le Père Marcel ROYER. Sœur Marie-Louise était présente durant ces cérémonies.

Deux fois par an, nous venons à FOUGERES pour voir la famille de Viviane, la grande amie Christiane FREMIN (qui fait partie de notre famille) et Sœur Marie-Louise. Elle était très heureuse de nous voir, de dialoguer… J’admire énormément Sœur Marie-Louise par sa simplicité, son savoir-vivre, son sourire, sa disponibilité à l’écoute des Sourds ; sa forte communication. Elle aimait beaucoup les Sourds. Elle était bien intégrée dans le monde des Sourds. Elle était très généreuse et elle répondait toujours aux appels de détresse. Sœur Marie-Louise est décédée le 30 Septembre 2022, elle est partie rejoindre Sœur Madeleine-Marie.

Transmis par Sœur Gabrielle H., SCR

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