Témoignage de Latifa Ibn Ziaten

Le 7 Février, le CCFD organisait à Rennes une journée prévue depuis plusieurs mois sur le thème « Les religions, causes de guerre ou chemin vers la paix ? » Latifa Ibn Ziaten y a donné son témoignage.

Le 7 Février, le CCFD organisait à Rennes une journée prévue depuis plusieurs mois sur le thème :« Les religions, causes de guerre ou chemin vers la paix ? ». Avec les événements de la semaine du 11 Janvier 2015, ce thème a eu une résonance si importante que la journée a dû se dérouler à l’Université, la Maison Diocésaine n’ayant pas de salle assez grande pour contenir tous les inscrits.

Cette journée a été riche en témoignages. Je ne retiendrai cependant que celui de la mère d’Imad, militaire tué par Merah, à Toulouse. Cette femme, suite à cet assassinat, a fondé une association - « Imad Ibn Ziaten pour la jeunesse et la paix » - et elle va dans les Lycées et Collèges afin d’avertir les jeunes pour qu’une telle chose ne puisse plus se reproduire.
Elle a d’abord essayé de comprendre ce qui était arrivé à son fils en allant sur les lieux mêmes où il était tombé, pour comprendre comment de telles choses ont pu arriver. En rencontrant les jeunes du quartier de Merah, elle s’est rendu compte qu’il y avait beaucoup de travail à faire auprès de ces jeunes laissés à eux-mêmes, qui vivent dans des ghettos fermés, sans espoir de pouvoir en sortir, car ils ne trouvent pas de travail, ils se sentent perdus dans la société qui ne leur offre pas d’avenir.

Cette femme, au témoignage vibrant et qui est passée plusieurs fois à la TV, met toute son énergie de mère à rencontrer les jeunes fascinés par le terrorisme et qui se laissent prendre par les sirènes de l’Islam. "Ces jeunes qui partent au nom de l’Islam, dit-elle, ne connaissent bien souvent pas même une sourate et ils sont la proie facile de recruteurs malveillants car ils sont fragiles".
Elle n’a pas peur de fixer dans les yeux ceux qui justifient le terrorisme. Jusqu’à les submerger de son émotion. "Car, dit-elle, ceux qui partent ce sont des jeunes qui n’ont pas réussi à s’intégrer, qui ont très vite sombré dans la délinquance, étant donné l’absence d’adultes pour les encourager, les aider".

"Le jeune Merah en est un exemple, affirme-t-elle : C’est un jeune qui n’avait aucune éducation, aucun respect ; aussi il a très vite sombré dans la haine et ses séjours en prison n’ont rien arrangé".

Elle travaille beaucoup sur le terrain avec les associations, elle va dans les établissements scolaires.
Elle n’a peur de rappeler aux parents de ces jeunes qu’il est important qu’ils soient proches d’eux, car ce sont eux les premiers éducateurs de leurs enfants.

Elle a écrit un livre :
“Mort pour la France – Mohamed Merah a tué mon fils”.

Sr Gabrielle Helleux, SCR

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