Vœu à Saint Joseph, en pleine épidémie…

Dans le cours des années 1866 et 1867, la Communauté de Rillé eut à subir une terrible épreuve : la fièvre typhoïde. Le fléau ne cessa qu’après un vœu solennel à Saint Joseph…

Père J-B. Le Taillandier, co-Fondateur de la Congrégation

Dans le cours des années 1866 et 1867, la Communauté de Rillé eut à subir une terrible épreuve : la fièvre typhoïde fit parmi nous de grands ravages. Les établissements de la Maison-Mère, c’est-à-dire le Noviciat alors très nombreux, l’Institution des Sourds-Muets, le Pensionnat qui n’avait jamais compté tant d’élèves furent congédiés (1). La plupart rentrèrent dans leurs familles, quelques-uns se retirèrent à Chaudebœuf. Le fléau ne cessa qu’après le vœu solennel que fit notre Père Fondateur de célébrer la fête Saint Joseph à la Communauté le jour où cette fête tombe, comme le dimanche (2).

Vœu à St Joseph :

Statue de St Joseph, vénérée à Rillé

« Bienheureux Saint Joseph, très fidèle gardien de l’Enfant-Jésus, chaste Époux de Marie, nous Supérieur et tous les membres du conseil d’administration de la Congrégation faisons vœu, avec l’autorisation de Monseigneur l’Archevêque de Rennes, de célébrer votre fête le jour où elle tombe, comme le saint dimanche. Nous sommes inspirés de faire ce vœu par la grande dévotion dont vous êtes l’objet dans la Congrégation et à l’occasion du fléau de la fièvre qui s’est abattu dans la Communauté et y fait de grands ravages. Soyez, bon et aimable Père, notre secours dans nos besoins, notre consolation dans nos peines, notre force contre nos ennemis jusqu’à ce que, les uns après les autres, nous soyons arrivés sous votre protection à la gloire éternelle où nous contemplerons la face adorable de Jésus, dans votre compagnie et celle de la bienheureuse Vierge Marie, votre Épouse et notre Mère. Ainsi soit-il ».

Tout le monde put voir dans la cessation subite du fléau une protection spéciale de ce glorieux Saint… Les novices se montrèrent fermes dans leur vocation et s’empressèrent de rentrer au bercail : pas une ne manqua à l’appel.

Pendant l’épidémie et les années qui suivirent, la Communauté eut encore à supporter un autre genre d’épreuve. Dieu voulait nous apprendre une fois de plus à n’avoir recours qu’en sa Providence. Bientôt nos ressources furent complètement épuisées : les dettes grossirent d’année en année. Il fallut une protection toute particulière du ciel pour rétablir l’équilibre dans les finances. Mais avant d’en arriver là, que de soucis et d’inquiétudes ! Les traites arrivaient à la Maison et la caisse était vide… Nous devons dire à l’honneur et à la gloire de Saint Joseph à qui nous avions confié notre pénurie qu’il nous a plusieurs fois, dans ces circonstances pénibles, tirés visiblement d’embarras. Amour et reconnaissance lui en soient rendus !

Extrait des Annales de la Congrégation, années 1866 et 1867. Transmis par Sr H. R., SCR.

Petit oratoire dédié à St Joseph, dans le jardin de la Maison-Mère

(1) D’après le vicomte Le Bouteiller, dans “Histoire de la paroisse Saint-Sulpice de Fougères”, les établissements de la Maison-Mère comptaient :

  • Un hospice de trente malades soignées par six religieuses.
  • Une institution départementale mixte de Sourds-Muets instruits par dix religieuses. Une trentaine d’élèves étaient boursiers.
  • Un pensionnat libre prospère dont s’occupaient environ onze religieuses. Sourdes-Muettes et Pensionnat se partageaient le pavillon appelé aujourd’hui « pavillon Anne Boivent ». Rillé aurait aussi entretenu dans ses murs un asile et un orphelinat.

(2) Saint Joseph était déclaré protecteur et gardien de la Congrégation depuis le 19 mars 1862.

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