Ce thème “Naître et Renaître” - proposé par notre Congrégation des Sœurs du Christ Rédempteur - a nourri notre réflexion communautaire pendant toute l’année 2018. Nous avons fait beaucoup de découvertes dans la Bible, ainsi que dans la vie de nos Fondateurs. Dans notre société et dans nos différents lieux de mission, nous avons été sensibles aux signes de RENAISSANCE. C’est ainsi que nous laissons témoigner une jeune fille qui a fait sa formation au Centre Anne BOIVENT à OUAGADOUGOU. Nous regardons sa vie comme une renaissance.

« Je me nomme KERE Salamata, j’ai 22 ans. Je suis de confession musulmane. Ma vie antérieure a été pénible. J’ai perdu mon père à bas âge. Je n’ai pas eu la chance d’aller à l’école. A l’âge de 12 ans, ma mère ne pouvant pas s’occuper de moi et de mes frères, je suis allée me faire employer comme petite servante dans des familles pour très peu de sous. Quelle misère !!! J’abandonne ce travail dans les familles pour faire du petit commerce. Tout mon souhait était d’atteindre l’âge de la maturité pour me voir mariée.
Un jour j’apprends d’une voisine qu’il y a un Centre pour jeunes chez les sœurs du Christ Rédempteur. Je m’y rendis pour avoir plus de renseignements. Je me suis sentie incapable de réunir la somme demandée avant la rentrée scolaire. Sœur Edwige m’a rassurée, me disant que je pouvais verser la scolarité en plusieurs tranches selon mes moyens. Je suis retournée chez moi avec un grain d’espoir qui m’a rendue joyeuse et courageuse.

A la rentrée 2013/2014, j’ai commencé la formation au Centre Anne BOIVENT. C’était pour moi comme un rêve, je n’en revenais pas. Je me suis sentie aimée, écoutée et valorisée. J’ai alors appris à lire et à écrire, en plus des activités manuelles telles que la coupe-couture, la broderie, le tissage etc… Les cours de puériculture, de culture générale sont des connaissances acquises qui ont élargi mes horizons. Grâce aux bienfaiteurs du Centre Anne BOIVENT, j’ai fini mes 3 années de formation en beauté.
N’ayant pas les moyens pour m’installer à mon propre compte, j’ai travaillé dans un atelier de couture. J’ai économisé mes rémunérations pour m’acheter une machine à coudre. Aujourd’hui j’ai mon atelier de couture et je gagne ma vie, j’en suis fière.
Je remercie les sœurs du Christ Rédempteur pour cette belle œuvre qui sauve beaucoup de jeunes filles de la misère ».
RERE Salamata Témoignage rapporté par la Communauté N. D. de Pontmain, Ouagadougou