J’aime vous partager ce beau texte de Gérard Naslin, Prêtre à NANTES (texte paru dans la revue « Chemin » de la FEDEAR) :
Dieu vient sans armes, sinon celle de la défense des petits… Il vient sans projet, sinon celui des Béatitudes… Il vient sans pouvoir, sinon celui du pardon… Il vient sans à priori, sinon celui que l’on qualifie de “favorable”… Il vient sans armée, sinon celle qui chante “Gloire à Dieu, Paix aux hommes !” Il vient sans prévenir, sinon des bergers, ces exclus de l’époque… Il vient sans force, sinon celle de l’Amour.
Cette méditation sur l’Incarnation m’invite à l’imitation de Jésus-Christ. En Aumônerie à la Résidence d’Avenel, de Fougères, je me sens bien démunie pour intervenir au niveau “vie de foi,” près de ces personnes en Foyer de Vie. Invitation à me laisser questionner, interpeller, ajuster… dans cette mission.

- Qu’est-ce qui peut motiver à choisir entre une Célébration à la Chapelle avec un temps de louanges et une promenade au soleil, un cinéma ou une sortie pour faire les magasins en ville ?…
- Dans ce “démarchage spirituel” qui propose autre chose que de se faire plaisir, quelle force peut pousser les Résidents à faire le choix de la Prière ? Je pense qu’il faut une foi solidement ancrée depuis l’enfance (héritage familial), ou un mystérieux attrait vers ce qui relie à Dieu. L’être humain est porteur d’un mystère dans ce qu’il a de plus intime et personnel. C’est là un de ses trésors.
- Mais ne faut-il pas revoir nos habitudes et proposer le dialogue pour faire davantage “avec” et pas seulement “pour” les Personnes ? Quelles façons de vivre la Liturgie peuvent correspondre à la population d’un Foyer de Vie aux membres très divers ?
- Pour moi, il n’est pas évident de contacter le Personnel d’encadrement que je connais peu et, avec l’un d’eux, de proposer ce temps de Prière. La Providence, cependant, a donné “un petit coup de pouce” et m’a facilité ce contact avec les Encadrants. J’ai la chance de connaître deux employées, retrouvées après quarante ans sans se voir… J’avais alors œuvré avec l’une d’elle à Saint Etienne en Coglès (35), à l’ACE (Action Catholique de l’Enfance). Elle m’aidait à encadrer les nombreux enfants que nous recevions et l’autre employée participait aux rencontres.

Dans les Célébrations, nous vivons une communion dans la joie, par la foi qui libère les cœurs. Il est “gratifiant” ce bonheur des personnes fragilisées qui accompagnent les chants avec un instrument de musique ou qui expriment leur satisfaction par un geste, une attitude, une parole ou encore un large sourire… Au fond du cœur de l’homme se cache un vide, une quête de Dieu et, si abîmé soit-il, il reste un mystère capable d’accueillir Dieu.
« Reviendra-t-Il marcher sur nos chemins ?… Nous avons vu le pauvre se lever, le regard plein de lumière ! »
Sr M. Thérèse G., SCR, Louvigné du Désert