Le petit Jonathan, huit ans, arrive avec les bergers à la crèche de Betlhéem. Il regarde l’Enfant et l’Enfant le regarde. Les larmes lui viennent aux yeux.
Jésus lui demande : pourquoi tu pleures ?
- Parce que je ne t’ai rien apporté.
- Tu peux quand même m’offrir quelque chose.
Alors Jonathan devient rouge et lui dit : - Je veux bien t’offrir ce que j’ai de plus beau.
- Je voudrais trois choses de toi…
- Oh oui, je vais t’offrir mon game-boy, mon train électrique et mon plus beau livre, celui avec plein d’images dedans.
- Non, je n’ai pas besoin de tout ça. Ce n’est pas pour ça que je suis venu sur terre. Je voudrais autre chose de toi.
- Quelque chose de moi ? j’ai peur, qu’est ce que tu veux ?
- Offre-moi donc le dernier devoir que tu as fait à l’école.!

Jésus parle tout doucement pour que personne d’autre n’entende.
Jonathan sursaute, il approche tout près, tout près de la crèche et il chuchote à son tour :
- Mais écoute, Jésus, le maître, il a écrit "insuffisant ".
- C’est pour ça que je le veux !
- Ben pourquoi ?
- Donne-moi, toujours ce qui est classé « insuffisant » dans ta vie. Tu me le promets ?
- Ben j’veux bien.
- Je veux encore un deuxième cadeau : donne-moi ton bol du petit déjeuner.
- Mais je l’ai cassé ce matin !
- Apporte-moi ce que tu as cassé dans ta vie, je le réparerai. Tu me le donneras aussi ?
- Oui, je veux bien. Si tu veux, je te le donne aussi.
- Et maintenant, mon troisième vœu : voilà, apporte-moi la réponse que tu as faite à ta mère quand elle t’a demandé comment le bol s’était cassé.
Là, Jonathan pose la tête sur le bord de la crèche et se met à pleurer, mais à pleurer tout fort comme un petit garçon qui a un énorme chagrin
– J’ai, j’ai, j’ai… j’ai dit que le bol était tombé par terre et que c’était la faute de ma petite sœur, mais en vrai, c’est moi qui l’ai poussé de la table parce que j’étais très en colère.

– Apporte-moi tous tes mensonges, tes jalousies, ta fierté, tout ce que tu penses avoir fait de méchant. Et quand tu viendras avec tout ça vers moi, je te prendrai dans mes bras, je te consolerai et je t’aiderai. Je veux te libérer. Je t’accueille dans ta faiblesse, tes limites, ta fragilité. Tu veux bien accepter mon cadeau ?
Et Jonathan écoute et s’émerveille. Il s’agenouille, son cœur jubile…
Auteur inconnu. Conte transmis par Sr Louise J., SCR