Depuis le 3 Janvier 2020, Marie-Thérèse et moi accueillons Béatrice, Sœur de la Charité de Jésus et de Marie, dont la maison Mère est à Bruxelles. Béatrice, Congolaise de RDC habitant Lubumbashi, est en cycle FFR (formation des formateurs religieux). Son année a commencé en Septembre à Lyon et se poursuit au Centre Sèvres à Paris.

Pour Béatrice, la découverte de la capitale fut une double épreuve, car les manifestations et grèves des transports faisaient rage !!! Chaque matin, avant de partir, nous la voyions scruter son smartphone pour découvrir les transports possibles, afin d’arriver au but. Heureusement, les prouesses de la technologie l’ont aidée, ainsi que tous ceux qui vivaient les mêmes problèmes. Nous avons partagé son stress chaque matin.Tout était si différent de la tranquillité du Châtelard (centre d’accueil et de formation tenu par les Jésuites) de Lyon ! Notre vie ensemble était limitée au petit déjeuner, au dîner, au temps des Vêpres le soir et au week-end, permettant alors une écoute plus prolongée de sa vie d’étudiante…
Depuis le confinement, Béatrice reçoit ses cours par visioconférence, partage notre vie quotidienne, tout en travaillant avec assiduité. Nous apprécions d’échanger au cours des repas de temps à autre. Nous sommes parfois confrontées à nos différences, qui - au final - sont ouverture et richesse. Joie même d’ouvrir nos horizons sur leur vie religieuse, entre autres… Confinées, nous avons la joie de prier ensemble à la maison, à l’aide de Youtube qui nous permet de vivre l’Eucharistie avec les prêtres de la paroisse, ainsi que l’office des Laudes et de Vêpres. Temps fort qui nous offre l’occasion d’apporter les intentions des malades et des soignants et de ceux qui travaillent discrètement au service de tous, pour aider le quotidien de chacun.
Pour les Rameaux, nous étions invitées à confectionner un drapeau de rameaux à tendre aux fenêtres. Aujourd’hui, il décore notre oratoire… Gégory - diacre - a fait une surprise à nos prêtres. Il a invité tous les paroissiens à envoyer leurs photos ; celles-ci ont été fixées au dossier des bancs où ils célèbrent la messe dominicale.

Egalement, une association s’est mise en place pour confectionner ’’des sur-blouses’’ pour les hôpitaux, avec les draps déposés à Saint-Daniel. Ces sur-blouses découpées sont assez faciles à coudre ; je participe à cette activité qui regroupe une trentaine de personnes. J’ai vu hier beaucoup de jeunes gens venir voir et participer à l’atelier, j’en ai été émerveillée.

Le soir à 20h, nous sommes à notre fenêtre du rez-de-chaussée pour applaudir le personnel soignant. Ainsi, nous rejoignons d’autres personnes de la rue qui ont la même sensibilité.
Le confinement, à travers ces petits gestes, nous ouvre à l’une ou l’autre personne, inconnue jusque-là. Quel fruit porteront-ils demain ? Une connaissance réciproque peut être…
Sœurs M. Louise J. et M. Thérèse G., SCR, Asnières