Je te cherche dès l’aube (Ps 62)

Le dimanche 12 Novembre, la liturgie offre à notre méditation le psaume 62. Peu de psaumes témoignent d’une ferveur religieuse aussi intense.

« Le psaume 62 est le psaume de l’amour mystique » expliquait le pape Jean-Paul II dans une de ses catéchèses, Place Saint-Pierre. « Psaume de l’amour mystique, qui célèbre l’adhésion totale à Dieu, à partir d’une aspiration quasi physique et en rejoignant sa plénitude dans un embrassement intime et permanent. La prière se fait désir, soif et faim, parce qu’elle engage l’âme et le corps".

Ce psaume s’ouvre par une triple expression du désir de Dieu, à l’aide des verbes chercher, désirer et avoir soif : « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube : mon âme a soif de Toi".

  • Quand ce désir s’exprime-t-il ?

« Pendant la nuit » : c’est le temps du manque, de l’obscurité, de l’absence. Comme tout le contexte l’indique, cette attente de Dieu dans la nuit correspond à une impatience de le voir se manifester. Le psaume s’ouvre donc par un cri, un appel au secours. Mais sans doute faut-il aussi lire dans l’expression de la soif de Dieu un autre sentiment : seul Dieu pourra combler son fidèle, lui donner la vie. Au-delà d’une assistance contre l’ennemi, le psalmiste demande à Dieu sa présence bienfaisante et aspire à la communion avec lui.

  • « Après Toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau ».

Le psalmiste vit une situation de grande détresse, comme il le dit en se comparant à « une terre sèche, altérée, sans eau ». L’image de la « terre aride » est souvent utilisée pour évoquer soit la détresse présente d’Israël, soit celle qui attend l’oppresseur aujourd’hui triomphant. Il est toujours question d’un retournement spectaculaire de la situation, au profit d’Israël ou de la communauté croyante. Il est donc permis de se demander si le « je » du Ps 62 ne doit pas être compris comme un « je » collectif, traduisant la prière de la communauté.

  • « Toute ma vie, je vais te bénir, lever les mains en invoquant ton nom »

Sa vie entière, le psalmiste « bénit » Dieu, c’est-à-dire qu’il « lève les mains » vers Lui : expression qui témoigne de l’attitude corporelle de l’homme lorsqu’il adresse à Dieu sa supplication. Le verbe « bénir », signifie fondamentalement « faire à quelqu’un le don d’une force de vie ou de salut ». La bénédiction est toujours plus qu’un simple souhait : c’est une « parole efficace », qui appelle les forces de vie.

  • « Dans la nuit, je me souviens de Toi… je crie de joie à l’ombre de tes ailes »

Ce verset mêle le souvenir d’un secours accordé et la jubilation de celui qui se sait protégé encore aujourd’hui par le même Dieu.

Belle invitation à nous approprier ce psaume !

Sœur Gabrielle H., SCR

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