Jésus est celui qui relève (Mc 1, 29-31)

Le dimanche 7 Février - 5e dimanche ordinaire – la liturgie nous donne à méditer le passage de Marc 1,29-39. Nous ne nous arrêterons, cependant, qu’aux versets 29 à 31 : la guérison de la belle-mère de Pierre.

Le dimanche 7 Février - 5e dimanche ordinaire - la liturgie nous donne à méditer le passage de Marc 1,29-39. Nous ne nous arrêterons, cependant, qu’aux versets 29 à 31 : la guérison de la belle-mère de Pierre.}}}

  • Dans cet événement, l’importance de l’intervention de Jésus est soulignée par la construction de la phrase, mise en évidence dans le texte grec original, ce que ne rend pas la version liturgique : « Et s’approchant, il la fit se lever en (la) prenant par la main » (v. 31 a). Deux participes encadrent le verbe principal : « il la fit se lever ». La proposition « il la fit se lever » est énoncée avant même le geste nécessaire, réduit à un participe (« en la prenant par la main »).
La femme guérie sert Jésus et ses disciples

L’essentiel est donc mis en valeur par la forme grammaticale : Jésus est celui qui relève.

  • C’est ce même verbe qui est utilisé en Mc 5,41, lorsque Jésus donne à la fille de Jaïre l’ordre de se lever ; et encore en 9,27, lorsque Jésus « en lui prenant la main fait se lever » un enfant possédé. Il se trouve que ce verbe « se lever » est l’un des deux utilisés dans le Nouveau Testament - avec « se réveiller » (egeirô) - lorsqu’il est question de résurrection. Autrement dit, se trouve ici suggérée l’autorité de Jésus (cf. 1,27), capable de remettre debout ceux qui sont malades, voire déjà morts (5,39).
  • Dès que la femme est relevée, deux conséquences s’enchaînent immédiatement. D’abord, « la fièvre la quitta ». A l’époque, la fièvre n’était pas considérée comme un symptôme mais comme une maladie, voire une force étrangère prenant possession d’une personne. Par là, encore, se trouve soulignée l’importance de l’intervention de Jésus : dès qu’il a fait se lever la femme, la fièvre, force démoniaque, n’a plus qu’à s’en aller. L’autorité de Jésus (cf. 1,27) se trouve ainsi mise en valeur. Ensuite, « elle les servait ». Peut-être est-il fait ici allusion au repas mais le texte ne le dit pas. Il ne faut cependant pas oublier que le thème du pain, nourriture de base en Palestine au premier siècle, est d’une importance capitale dans le deuxième évangile, puisque toute une section est couramment appelée « la section des pains » (6,6b -8,26).
Chez Marc, Jésus est avec ses disciples

Le pronom personnel «  les (servait) » est tout à fait remarquable, puisqu’il désigne évidemment dans ce contexte Jésus et ses disciples. C’est là une des caractéristiques de Marc, qui dissocie rarement Jésus de ses disciples. Symptomatique est à cet égard l’institution des Douze. Comme les autres synoptiques, Marc rapporte que Jésus « en établit Douze », mais il ajoute aussitôt un trait qui lui est propre : « pour être avec lui » (3,14). Avant même de signaler que les Douze sont institués pour un envoi en mission (« pour les envoyer prêcher »), Marc met d’abord l’accent sur la communauté de vie « avec » Jésus.

  • A première vue, cette péricope de Marc peut apparaître aux yeux d’un lecteur pressé comme une évocation du passé, et donc comme un récit dépassé.
  • En réalité, Jésus est celui qui, avec autorité, continue à mettre debout ceux qui sont tombés. Une seule condition est nécessaire, du moins dans la dynamique de ce récit : rien ne peut se faire si on ne parle pas à Jésus.

Gabrielle H., SCR

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