Le jour de l’Ascension - 26 Mai - la liturgie nous donne à méditer le récit de l’Ascension chez Luc. Après une courte apparition aux disciples (Lc 24, 46 à 50), Jésus les emmène vers Béthanie. C’est là qu’il va les bénir et les quitter (v.50-51).
Jamais encore Jésus n’a béni ses apôtres ; il leur donne maintenant une bénédiction solennelle. Les mains élevées montrent Jésus dans l’attitude du prêtre qui bénit. L’Évangile de Luc avait commencé par le récit concernant un prêtre qui ne pouvait plus donner la bénédiction après avoir offert le sacrifice, à cause de ses doutes (1,22) : le service de Zacharie était une liturgie incomplète. A la fin de l’Évangile, il y a un prêtre achevant son sacrifice par la bénédiction. Cette fois la liturgie est achevée. Toute la force de bénédiction du Crucifié, de Celui qui a été élevé, descend sur les apôtres par cette bénédiction.

C’est pendant la bénédiction que Jésus quitte les siens. Il s’éloigne d’eux, mais sa bénédiction demeure sur eux. L’accent est mis sur la séparation, sur l’adieu, non sur l’ascension. Les jours des apparitions du Ressuscité sont terminés. Les jours bienfaisants du Jésus terrestre sont écoulés. Et ils se prosternèrent devant lui et revinrent à Jérusalem en grande joie et ils étaient continuellement dans le Temple et ils louaient Dieu (v.52.53). L’ascension est accomplie comme une liturgie solennelle. L’Église se rassemble devant le grand prêtre bénissant.
Avec une grande joie. Comment est-il possible que les apôtres se réjouissent alors que le Seigneur les quitte ? La joie de ceux qui furent témoins de l’Ascension préfigure la grande jubilation lors de l’accomplissement final. Le début et la fin de l’Évangile se rejoignent à nouveau. Lorsque la naissance du Baptiste est annoncée, il est dit au prêtre Zacharie : « Et tu auras joie et jubilation et un grand nombre se réjouiront de sa naissance » (I, 14). La naissance de Jésus est accompagnée par ce message : « Voici que je vous annonce une grande joie qui adviendra pour tout le peuple » (2, 10). D’un bout à l’autre, l’Évangile n’est qu’un message de joie.

Et ils étaient continuellement dans le Temple et ils louaient Dieu. (v.53) Une fois encore, le commencement et la fin de l’Évangile sont reliés l’un à l’autre. C’est dans le Temple que la naissance de Jean-Baptiste est annoncée (1,8.9). Les deux points culminants de l’histoire de l’enfance sont constitués par la double manifestation de l’enfant Jésus au Temple (2, 22-38 ; 2, 41-50) ; c’est le lieu de ceux qui « attendaient la délivrance d’Israël » (2, 38) : Siméon prend l’enfant Jésus dans ses bras et loue Dieu dans cette hymne : « Mes yeux ont contemplé ton salut, que tu as préparé à la face de tous les peuples » (2, 28-30).
Voici que commence à se réaliser ce qui avait été promis et exprimé par cette louange et cette bénédiction. Le salut est préparé, il est offert à tous les peuples dans la louange et la bénédiction. C’est le début de la liturgie de la louange de Dieu qui n’aura plus jamais de fin.
Sr Gabrielle H., SCR