Chaque année, nous fêtons Marie, en son Immaculée Conception, le 8 décembre. Mais cette année, la fête est reportée au lendemain, car le 2e dimanche de l’Avent a priorité. Ce jour-là, la liturgie nous propose le texte de l’Annonciation (Luc 1, 26-37).
Que retenir de cette page ? Il est un peu dommage que le début du texte retenu par la liturgie ne mentionne pas l’indication « Le sixième mois », indication qui met Marie tout de suite en relation avec sa cousine Élisabeth ; car d’après ce qui précède, il s’agit du sixième mois de la conception d’Élisabeth (1,26) ; d’autant plus qu’à la fin (v. 36), cet événement sera donné comme signe à Marie.

Bien sûr, nous sommes émerveillées devant l’attitude de Marie. Le texte note : « L’ange entra chez elle ». Le verbe grec utilisé ici indique plus une entrée en relation que l’entrée dans un lieu, et cela nous signifie tout de suite que le cœur de Marie n’est pas fermé, on peut la rencontrer.
Arrêtons-nous surtout au questionnement de Marie qui, devant l’impensable qui lui est annoncé, demande : « Comment cela se fera-t-il ? ». Et mettons-le en relation avec celui de Zacharie dans la scène précédente : « A quoi le saurai-je ? » (Luc 1,18), que l’on traduit parfois ainsi : « Qu’est-ce qui m’en assurera ? » A une 1re lecture, superficielle, on se demande pourquoi Zacharie est sanctionné, lui qui est réduit au silence pour n’avoir pas cru à la parole qui lui a été dite, alors que Marie ne l’est pas ! Ceci est souvent mal compris quand on étudie ces deux textes.
Les deux questionnements ne sont pas identiques. Premièrement, ce qui est annoncé à Zacharie n’est pas nouveau : dans l’Ancien Testament, Abraham et Sarah donnent naissance à Isaac, alors qu’ils sont âgés. De plus, la façon dont Zacharie pose sa question à l’archange Gabriel ressemble plutôt à une demande de preuve, tandis que Marie interroge sur le comment de la chose, étant donné sa situation, ne mettant pas en doute que ce qui lui est annoncé puisse se réaliser. Et l’ange répond à la demande de Marie, lui indiquant que ce sera l’œuvre de Dieu.
C’est alors que l’ange annonce la conception d’Élisabeth qui est donnée à Marie comme signe, alors qu’elle n’en demandait pas. Le signe que Zacharie exigeait pour croire lui est bien donné, mais il lui ferme la bouche. Le signe que Marie ne demandait pas lui est offert par surcroît ! Même si elle ne comprend pas tout, Marie accepte de servir : « Voici, je suis la servante du Seigneur ! »

Sr Gabrielle H., SCR