Vous êtes la lumière du monde, le goût de l’autre

Dans l’évangile de ce dimanche 5 Février, Jésus, après avoir dit : « Vous êtes le sel de la terre », ajoute : « Vous êtes la lumière du monde »…

Dans l’évangile de ce dimanche 5 Février, Jésus, après avoir dit : « Vous êtes le sel de la terre », ajoute : « Vous êtes la lumière du monde ».

Lumière du monde, nous sommes là pour mettre en valeur la beauté de ce monde : c’est le regard d’amour qui révèle le vrai visage des personnes et des choses. L’Esprit Saint nous a été donné précisément pour que nous puissions entrer en résonance avec tout geste ou parole qui vient de Lui.

Mais cela ne peut se faire que dans la discrétion et l’humilité. Si trop de sel dénature le goût des aliments au lieu de le mettre en valeur, une lumière trop forte écrase ce qu’elle veut éclairer. Pour être sel et lumière, il faut beaucoup aimer. Il suffit d’aimer, mais il faut vraiment aimer. C’est ce que les textes de ce jour nous répètent selon des modes d’expression différents, mais de façon très cohérente. L’évangélisation n’est pas une conquête. La nouvelle évangélisation n’est pas une reconquête. L’annonce de la Bonne Nouvelle ne se fait que dans une présence d’amour. Il me semble que Benoît XVI a dit quelque chose comme cela : « L’Évangélisation ne se fait pas par prosélytisme mais par contagion ».

Cette présence d’amour peut être très exigeante, car être la lumière du monde selon l’expression de l’Évangile, c’est se mettre au service de nos frères. A travers les paroles et les gestes d’amour du disciple, les autres découvriront la source de tout amour. Comme dit Jésus : « En voyant ce que les disciples font de bien, les hommes rendront gloire au Père qui est aux cieux », c’est-à-dire qu’ils découvriront que le projet de Dieu sur les hommes est un projet de paix et de justice.

Lorsque notre foi et notre témoignage brillent aux yeux de nos parents, enfants et amis, notre vie chrétienne s’épanouit complètement. Dans nos relations, le goût de l’autre, le goût de la rencontre nous conduit à découvrir, à regarder d’un œil nouveau, à apprécier et, surtout, à aimer. Pour cela, un « régime sans sel » et une vie trop obscure ne sont pas recommandés.

La vraie lumière du monde, ce n’est pas nous, c’est Jésus-Christ. Vous vous souvenez de ce texte qui s’intitule “Lumen Gentium”, il précise d’entrée de jeu : « La lumière du monde, c’est Jésus-Christ ». En disant à ses disciples qu’ils sont lumière, Jésus leur révèle ni plus ni moins que c’est Dieu lui-même qui brille à travers eux, car, dans les écrits bibliques, comme dans le Concile, il est toujours bien précisé que toute lumière vient de Dieu.

Ainsi que Jean-Paul II le disait aux jeunes à Toronto : « Le monde dont vous hériterez est un monde qui a désespérément besoin d’un sens renouvelé de la fraternité et de la solidarité humaine ». Avec plus de saveur et de clarté, le goût de l’autre nous aidera à transformer le monde.

Sœur Gabrielle H., SCR de Liffré

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