Ma vie est semblable à une bougie

Ma vie est semblable à une bougie qui se laisse consumer par la flamme de l’adversité de la vie.

Elle est allumée chaque matin par le premier rayon de soleil, puis elle est livrée aux intempéries de la vie qui la fait ballotter de gauche à droite, du nord au sud et de l’est vers l’ouest.

Le soir elle éclaire à peine une cellule et se demande si elle a été utile à quelque chose, si elle a pu réchauffer le cœur de quelqu’un ou si elle a pu éclairer quelqu’un dans la pénombre de son existence.
Oui ma vie comme une bougie se consume tous les jours.

Il y a des jours de ma vie où même la lumière du soleil ne peut l’égaler.
Il y a aussi des jours où elle brille à peine : on dirait qu’elle va s’éteindre d’une minute à l’autre.

Oui, il y a des jours où elle arrive à peine à se tenir droit, tellement elle est épuisée de faire face à tant d’incompréhension, à tant de questions sans réponse, à tant de refus, à tant d’échecs.
Et elle se dit au fond d’elle-même que le prochain coup de vent risque de l’éteindre pour toujours, tout comme une étoile se désintègre au fil du temps et que sa luminosité diminue et finit par s’éteindre dans le silence du ciel.

Qui se souviendra de son existence ? Ou du moins quelqu’un aura-t-il remarqué qu’elle ne sort plus, qu’elle ne brille plus ? Pourtant toute son existence était dédiée à ceux qu’elle devait éclairer quand Mr Soleil aurait éteint toutes ses lampes.

Oui, ma vie - comme une bougie - brûle depuis trois décennies. Tous les jours de ces années, elle a éclairé certains, réchauffé d’autres, mais elle finira par s’éteindre un jour, dans l’espoir d’être allumé pour toujours non par la flamme de l’adversité, mais par celle de l’Amour éternel.

Sr Agnès Yonli, SCR, Piéla (Burkina Faso)

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